Communautés de pratiques : quels bienfaits pour l’entreprise ?
Les communautés de pratiques (CoP) se définissent généralement par un ou plusieurs groupes de professionnels qui se réunissent autour d’un sujet commun. Leurs membres échangent des connaissances et des pratiques de manière collaborative.
Souvent auto-gérées et spontanées, elles capitalisent des expertises grâce à la force du collectif pour résoudre des problèmes ou créer des innovations.
Comment ces communautés émergent-elles ? Pourquoi souhaiter en faire partie ? Quelles valeurs apportent-elles à l’entreprise ?
Ce sont les points que nous verrons dans cet article.
L’HOMME EST UN ANIMAL SOCIAL, IL EST DANS SA NATURE DE SE RASSEMBLER AVEC LES AUTRES
De tout temps, des communautés d’hommes et de femmes ont existé pour partager ensemble un moment de vie, réaliser des activités ou encore vivre un évènement ponctuel marquant (rituels de passage, célébration d’un nouvel épisode de vie…).
A l’ère du digital, il n’est pas étonnant de voir grandir et prospérer des communautés « de pratiques ». Leurs membres en quête de sens, d’autonomie et de maîtrise souhaitent organiser leur travail dans un monde qui devient de plus en plus complexe.
Ces communautés sont essentielles pour celles et ceux qui les constituent mais aussi pour l’entreprise. Elles sont des lieux de partage d’informations, de connaissances ou encore de promotion. Il s’agit d’espace d’interrogation et de recherche pour chacun en dehors de son environnement habituel.
POURQUOI S’IMPLIQUER DANS UNE COMMUNAUTE DE PRATIQUES ?
Une des valeurs de l’agilité est l’apprentissage continu. Un membre nourrit son intérêt personnel au sein d’une communauté en trouvant de l’aide, en partageant ses connaissances et en acquérant de nouvelles compétences.
Aussi, les règles de partage en grand groupe offrent naturellement un cadre bienveillant aux participants, expliquant souvent le succès de ce type de rassemblement. On s’y sent en sécurité. Chacun peut poser ses questions librement sans crainte d’être évalué. Il s’agit avant tout de se nourrir d’autres expériences et d’exposer ses propres travaux auprès de ses pairs.
Enfin, ces échanges vont également apporter du sens. Quel outil répond le mieux à mon besoin ? Quelle organisation dois-je privilégier ? Comment piloter ? De quelle manière puis-je aborder mon utilisateur ? En apportant de nouvelles pratiques ou en maitrisant mieux un sujet, il est clair que cela aide les membres de ces communautés à progresser au sein d’une entreprise.
LES COP A L’ECHELLE DE LA COLLECTIVITE BPCE
Au sein de BPCE, les collaborateurs se sont emparés de ce modèle d’organisation. Il existe désormais 7 communautés de pratiques auto-gérées portant sur divers métiers (Business Owner de la Banque de Proximité et d’Assurance, Product Owner, Release Train Engineer, Scrum Master, Craft, User eXperience, IA Générative).
Ces réseaux de 10 à 400 personnes, rassemblent des collaborateurs dans le but de développer et conserver les connaissances de l’entreprise, faciliter les échanges, animer et promouvoir le collectif, et aussi, résoudre des problématiques en partageant de bonnes pratiques.
Les membres de ces collectifs se retrouvent autour de différents rassemblements en digital ou présentiel (témoignages, échanges, sessions formation, animation de réseaux sociaux, réunions mensuelles, rencontres annuelles…) à l’instar de la communauté des Release Train Engineer (CoP RTE) par exemple.
Responsables opérationnelles d’organisations Agile à l’échelle de l’entreprise, les RTE partagent leurs savoir-faire uniques et capitalisent ensemble. Et ils œuvrent également pour mettre en place la meilleure organisation pour répondre aux besoins des clients.
Parmi leurs temps forts, on retrouve la rencontre annuelle RTE Days : 2 jours de conférences et d’ateliers consacrés à apprendre, grandir et construire ensemble.
Les Communautés de Pratiques au sein de BPCE - Les RTE Days
LES COMMUNAUTES, RELAIS DE VISIBILITE DE L’ENTREPRISE
Grâce aux communautés qui partagent et confrontent des retours d’expériences terrain auprès d’autres sociétés, l’entreprise va gagner en visibilité à l’extérieur.
Pour exemple, des membres actifs de la communauté RTE ont déjà présenté leurs expériences en région ou encore à l’international lors de la conférence Aquilité pour la Région du Grand Sud-Ouest ou encore du RTE Summit à Amsterdam.
Mais ces communautés se révèlent être aussi de véritables boîtes à idées en faveur de l’innovation, tels des incubateurs. Leurs membres transmettent des pratiques ou inspirent d’autres groupes de travail qui peuvent être plus structurés : comités de direction, équipes projets, programmes, projets d’entreprise…
Une chose est sûre, à l’aide de plusieurs individus formant une même communauté, il est plus facile de participer à la transformation d’entreprise et d’influer sur ses directions, tout en servant de relais pour diffuser ses ambitions.
LES COMMUNAUTES AU SERVICE DE L’INNOVATION
Durant les années 2000 à 2010, les avancées numériques ont remis en question la place du client dans la stratégie d’entreprise. Dorénavant, proposer un produit ou un service auprès d’un client nécessite d’en mesurer sa viabilité, sa faisabilité, sa désirabilité, et finalement sa durabilité.
Face à ces enjeux, la communauté UX (eXpérience Utilisateur) participe à cette dynamique. En se réunissant une fois par semaine, le groupe a pour vocation de démocratiser des bonnes pratiques et des standards d’expérience utilisateur. Cela passe notamment par des présentations d’innovations, d’entraide ou bien des avis d’experts de la discipline. Des invités d’autres entreprises viennent aussi présenter régulièrement des retours d’expériences. Cela participe à la créativité et à l’innovation pour répondre au mieux aux désirs des utilisateurs. La veille est constante sur les nouveautés, les possibilités opérationnelles et business.
Aujourd’hui, l’émergence de nouvelles technologies continue. Les médias ou les groupes politiques s’emparent de sujets autour du numérique responsable, de l’intelligence artificielle, de l’industrie 4.0. Toutes les innovations provenant de ces secteurs d’activité nous touchent de plus en plus.
Ainsi, la très récente communauté IA (Intelligence Artificielle) a été créée afin d’accélérer l’appropriation des technologies autour de ces nouvelles notions. Elle a embarqué plusieurs utilisateurs (data scientists, experts technique) qui ont mis en place les premières initiatives de services « intelligents » autour du collaborateur augmenté (prompt sur bases de connaissances, reverse ingénierie, résolution d’incidents…). Elle a permis de partager les connaissances acquises et faire progresser plusieurs membres issus de différentes équipes.
Nées de façon très spontanée, les CoP ont amené les collaborateurs à travailler ensemble. L’entreprise ne peut que soutenir et favoriser ce type d’initiatives générant de la création de valeurs, précieuses pour lui permettre d’atteindre ses objectifs les plus ambitieux.
Mais dès lors que l’entreprise aura intégré leurs pratiques, que vont devenir ces communautés ? Vont-elles perdurer dans l’organisation, disparaître ou se réinventer ?
Ce dont nous sommes certains, c’est que pour continuer à exister, ces communautés naissantes doivent prouver qu’elles apportent du sens à l’entreprise. Lorsque c’est le cas, ces pratiques se diffusent au sein du collectif, jusqu’à en être disruptif pour tous.